Le blog américain The Dish évoquait récemment le regard de l’écrivain hongrois László Krasznahorkai sur la notion de traducteur :
“De mon point de vue, la traduction n’a rien à voir avec l’adaptation du texte original dans une autre langue. Ce serait absurde. L’auteur du texte traduit, c’est le traducteur, pas l’écrivain. L’œuvre de ce dernier, c’est l’histoire telle qu’elle a été écrite dans sa langue d’origine. La traduction est une nouvelle œuvre, dont le traducteur est le compositeur, et elle ressemble plus ou moins à l’original, comme les membres d’une même famille se ressemblent entre eux. L’auteur se contente d’observer ce texte qui lui est familier, parfois énormément. Il se réjouit quand il est bien écrit, et peste quand ce n’est pas le cas.”
Une vision des choses que ne partagent pas toujours les éditeurs français. On me souffle même que certains casent le nom du traducteur sur la dernière page du livre, en caractères minuscules…